Réaménagement du Stade Yves-du-Manoir et construction d'un bâtiment-tribune pour les JO Paris 2024

Texte et Dessins

Images

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Lieu Colombes
Maître d’ouvrage Département des Hauts-de-Seine
Surface 7.000 m2
Budget 63.326.000 €
Programme

Bâtiments-tribune 1 000 places pour les épreuves olympiques de hockey et 300 places pour les matchs de rugby, 4 terrains de foot, 3 terrains de rugby, 3 terrains de hockey

Équipe

Celnikier & Grabli Architectes

LEON GROSSE, mandataire

OLGGA, architectes associés

VERDI, BET

MCPaysages, paysage

Éléments Ingénieries, HQE

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Le besoin

Créé pour les Jeux Olympiques de 1924, le Stade Yves-du-Manoir est un lieu emblématique de l’histoire française du sport, siège de nombreux évènements depuis sa création, notamment en rugby. Le site participe également à la vie quotidienne des habitants de Colombes et du département des Hauts-de-Seine, en accueillant tout au long de l’année de nombreux clubs sportifs et les scolaires.

Le stade départemental a été retenu pour les épreuves olympiques de hockey sur gazon des Jeux Olympiques de Paris 2024, un siècle après sa création. A cette occasion, c’est l’ensemble de la plaine des sports qui est restructurée, pour délivrer in fine 4 terrains de football et 3 de rugby avec un bâtiment de vestiaires et une tribune de 300 places, ainsi que 2 terrains de hockey sur gazon pour les épreuves olympiques, longé d’un bâtiment-tribune de 1000 places qui deviendra le siège de la Fédération Française de Hockey à l’issue des compétitions de 2024.

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Le contexte

Les objectifs du programme représentent une forme de dualité : à la fois lieu d’un événement éphémère de portée internationale, et territoire s’inscrivant à long terme dans l’offre sportive et éducative du département, le projet doit permettre de concilier le temps court et le temps long, les organisateurs des jeux olympiques et les institutions départementales et municipales, avec la même qualité de résolution et de réalisation. Les donneurs d’ordres sont multiples, et le projet représente, à l’époque du concours, une première mise en situation générale de l’ensemble des besoins parfois antagonistes.

Intentions et solutions
Le site

La recherche d’équilibre entre les deux temporalités repose avant tout sur la résolution du plan masse, conçu avec Olgga architectes et MCpaysages. L’unité de mesure de la composition est le terrain de jeu. Assujetti à des règles géométriques et dimensionnelles intangibles, il constitue la « brique » initiale, insécable et indéformable par nature.
L’ordonnancement des terrains, concentrés au centre du site pour en libérer la périphérie, suit une orientation Nord-Sud rigoureuse pour des conditions de jeu optimales. Le tracé régulateur est orthogonal, tous les terrains rectangulaires sont parallèles entre eux pour simplifier les parcours et ordonner les émergences, comme les pare-ballons qui font 7 m de haut.

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La périphérie du site ainsi libérée accueille un aménagement paysagé, mettant à distance les terrains de sport des habitations voisines. Cette lisière végétale accueille à la fois un parcours sportif, et les bassins de rétention des eaux de pluie de l’ensemble du site.

Les bâtiments-tribune sont implantés sur le long coté des terrains de match, les tribunes étant orientées vers l’Est pour éviter l’éblouissement des spectateurs l’après-midi et en fin de journée. Olgga architectes a conçu le bâtiment-tribune de rugby, et nous avons conçu le bâtiment-tribune de hockey sur gazon, notamment pour les épreuves olympiques.

Une ligne habitée

La proportion du bâtiment est donnée par la tribune de 1000 places. Afin d’assurer les meilleures conditions de visibilité, la tribune s’étire sur tout le long côté du terrain de match, soit une centaine de mètres. Un étirement qui induit la finesse du volume, dans lequel on pénètre par le petit côté, au Sud. Ce n’est pas commun d’entrer par un petit côté d’un long rectangle ; il faut pouvoir mener les différents utilisateurs – public comme employés – à destination avec évidence.

Passé le hall, le public dispose de deux parcours, comme deux façons d’appréhender les lieux. Le personnel emprunte des cheminements qui lui sont dédiés au quotidien, distincts de ceux du public, permettant un usage simultané.
La multiplicité des usages et usagers se résout dans la multiplicité des espaces. Ouverts ou clos, de hauteurs variables, d’expositions et de lumières changeantes, la ligne habitée est un volume riche en sensations, renforcées par le tissage de la structure, de l’auvent, et de la façade Ouest faite de protections solaires. L’ensemble est intégralement conçu en bois à l’exception du rez-de-chaussée inondable qui est en béton.

Performance environnementale et identité architecturale

Le cahier des charges des organisateurs des JOP est volontariste en matière environnementale, l’enjeu étant de réduire drastiquement l’empreinte carbone de cet évènement. En termes de conception, tous les paramètres sont liés, chaque décision de projet est évaluée à l’aune de ces objectifs. Et pourtant, le projet aboutit à une plastique cohérente, rythmée, et sensible. Il intègre et synthétise l’ensemble des objectifs pour – à force de réflexion collégiale avec les partenaires ingénieurs et « en chambre » - délivrer un bâtiment à l’identité architecturale reconnaissable et unique. Il n’est pas l’addition de solutions environnementales mais bien leur composition.